mercredi 17 décembre 2014

L'appel à la sainteté


Saint Claude la Colombière

http://voiemystique.free.fr/theologie_du_coeur_de_jesus_18.htm
À une ursuline du monastère de Paray-le Monial:
“Croyez-moi, ma chère sœur, ce n’est ni la retraite, ni les longs entretiens avec Dieu qui font les saints: c’est le sacrifice de notre volonté propre, dans les choses même les plus saintes, et une attache inséparable à la volonté de Dieu, laquelle nous est déclarée par nos supérieurs... Il n’y a point de véritable vertu sans la simplicité et l’humilité: la simplicité nous fait oublier nos propres lumières, et l’humilité nous persuade que tout le monde en a plus que nous. Une personne vraiment humble ne voit en soi que ses défauts et n’aperçoit point ceux d’autrui... “

Jean Lafrance

http://www.missa.org/aimf_jeanlafrance.php

L'appel à la sainteté

La réconciliation de l'humanité avec Dieu a commencé au désert, dans l'humiliation d'être des pauvres, des mendiants de la grâce. Plus la sainteté de Dieu pénètre dans le coeur d'un humain et plus elle l'illumine sur sa misère profonde. Tant que l'on était médiocre, on ne voyait pas sa pauvreté.
C'est pourquoi, les saints ont d'abord été des hommes de prière, c'est là qu'ils ont puisé la force de devenir des saints, et c'est surtout par la puissance et l'efficacité de leur prière qu'ils ont secouru leurs frères.
Vient ensuite, la nécessité de dire un " oui " total et plénier à la volonté du Père. Quiconque s'engage à la suite du Christ sur le chemin des Béatitudes doit un jour ou l'autre dire comme lui à Gethsémani : " Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ". (Mc 14, 36).
Le travail de l'abnégation du moi est l'oeuvre capitale de la vie. L'expérience prouve que si l'on examine la vie des religieux ou simples fidèles, fervents, pieux et dévoués, l'on constate que ce qui leur a manqué, ce n'est ni une vie intérieure profonde ni un sincère et vif amour de Dieu et des âmes, mais bien une certaine plénitude dans le renoncement, une certaine profondeur d'abnégation et totalité de l'oubli de soi qui les eût entièrement livrés au travail de Dieu en eux.
Aimer Dieu, le louer, se fatiguer à son service, autant de choses qui attirent les âmes religieuses; mais mourir totalement à soi-même, obscurément, dans le silence de l'âme et se laisser détacher à fond, par la grâce, de tout ce qui n'est pas pure volonté de Dieu, voilà l'holocauste secret devant lequel reculent la plupart des âmes; le point exact ou leur chemin bifurque entre une vie fervente et une vie de sainteté. (P. de Guibert, s.j.).
Il ne s'agit pas de faire des prouesses d'ascèse, mais d'un renoncement tout intérieur à la volonté propre qui devra s'inscrire dans les actes extérieurs. Il est dit que " le bon exemple prêche plus que les discours; souvent, on redresse les autres simplement en marchant droit. " L'ascèse, c'est d'accepter d'être interpelé, et non de jeûner.
L'homme renonce à décider librement et laisse définitivement Dieu disposer de lui, révélant alors la loi fondamentale de l'existence du Christ : " Je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté mais pour faire la volonté de Celui qui m'a envoyé " (Jn 6, 38). C'est exactement le " qu'il m'advienne selon ta Parole " de Marie qui a créé en elle un espace libre pour que cette Parole de Dieu prenne chair en elle.
Nous aimerions amener Dieu à suivre notre propre cheminement, alors qu'il attend notre disponibilité absolue. Au détour du chemin, il nous appelle à donner ce que nous n'avons pas prévu, à livrer notre vie sur un plan auquel nous n'avons pas pensé. C'est alors qu'on peut vraiment donner sa substance, en un mot " se livrer ".
La vraie générosité est de se voir tel qu'on est et qu'on ne soupçonnait pas.
Peut-être ne serons-nous jamais des saints à canoniser qui pleurent parce que l'amour n'est pas aimé, comme saint François d'Assise, mais nous pouvons appartenir à la foule de ceux et celles que l'on célèbre le jour de la Toussaint et qui acclament l'Agneau immolé.
Même nos bons désirs ne correspondent pas forcément à une volonté de Dieu à notre égard. Ainsi, les anciens Pères ont fait l'expérience très concrète d'un renoncement systématique à toutes les volontés propres, à tous les désirs qui se présentent, comme un moyen pour faire émerger en nous la volonté de Dieu et la faire apparaître à la conscience claire. Pour cette voie d'accès, les Pères de l'Église se réfèrent sans cesse à l'attitude du Christ à Gethsémani. De là comprenons combien nos meilleurs désirs doivent traverser une certaine mort et subir une purification pour coïncider avec la volonté de Dieu.
Si nous sommes préoccupés de quelque chose, cela veut dire que nous ne sommes pas totalement abandonnés à la volonté de Dieu, même s'il nous paraît vivre selon cette volonté. " Que votre coeur cesse de se troubler, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi " (Jn 14,1).
Jésus veut nous faire partager la certitude d'être regardés par un Père attentif. Ainsi Abraham sera invité à faire confiance à Dieu capable de ressusciter les morts. Il faut donc renoncer à toutes nos évidences pour comprendre selon l'évidence de Dieu. Celui qui a réussi à s'abandonner à Dieu en toute chose vit dans la paix de Dieu. Dans cette joie intérieure, il rend grâce et prie pour tous les hommes. Celui qui vit dans l'abandon ne craint plus les événements car il sait en qui il a mis sa confiance (2 Tim 1, 12), même si ces événements le bousculent un peu. Aussi garde-t-il la paix du corps et du coeur.
À l'exemple de la Vierge Marie, il est bon de répéter : " Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole ", même dans les souffrances et les renoncements. Alors la Parole de Dieu habiterait notre âme et le monde serait rempli de l'amour de Dieu. Dans cet amour, nos ennemis deviennent nos amis, des créatures divines.
Alors, l'Esprit descend sur l'homme et l'âme est remplie d'une joie ineffable, parce que l'Esprit recrée dans la joie tout de qu'Il touche.
En terminant, je souhaite que les saints du ciel et de la terre nous obtiennent la la puissante grâce d'obtenir le degré de sainteté que Dieu nous a destiné, et celle de croire à la puissance de notre prière réciproque ! Donc, union de prière !

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